Le déplacement de la tapisserie de Bayeux en question

Le déplacement de la tapisserie de Bayeux en question

La tapisserie de Bayeux est une broderie en lin d’environ 70 mètres de long réalisée au XIe siècle. Cette œuvre exceptionnelle inscrite au registre des Mémoires du Monde de l’UNESCO impressionne au delà de ces chiffres et de son poids de 350 kilos. Fabriquée en Angleterre, elle est une mine d’informations historiques sur le XIe siècle même si l’on sait que cette dernière est plutôt favorable à Guillaume le Conquérant. La tapisserie traite du voyage du Roi Harold en Normandie puis son retour en Angleterre et son couronnement. Enfin elle décrit la préparation de l’expédition de Guillaume et la bataille d’Hashtings.

Ce récit historique est composé de successions de scènes aux longueurs variables. Un même personnage pouvant être représenté plusieurs fois dans la même scène. La tapisserie est un chef d’œuvre d’iconographie obtenu grâce à diverses méthodes comme la superposition de plusieurs plans par exemple.

Un cadeau diplomatique

Emmanuel Macron a donc annoncé pendant le 35e sommet franco-britannique

Détail de la tapisserie
Détail de la tapisserie

que cette œuvre serait prêtée au Royaume-Uni en 2022. Cette annonce comme on s’y attend a été saluée par les médias britanniques qui rappellent que les anglais avaient essuyé deux refus par le passé. Ce document historique rapportant des faits de la vie quotidienne des hommes du XIe siècle comme leurs tuniques, les techniques liés à l’activité agricole ou la préparation des repas est sollicité par nos voisins outre Manche depuis longtemps.

Le président français a donc en tête un cadeau diplomatique dans un contexte  de crise migratoire importante. Par cette offre symbolique, Emmanuel Macron veut marquer un accord qu’il veut avantageux en ce qui concerne une meilleure gestion de la frontière commune à Calais.

Une faisabilité mise en cause

Détail de la tapisserie de Bayeux
Détail de la tapisserie de Bayeux

Mais des voix s’élèvent contre ce prêt. Rappelons que l’œuvre fut rapidement établi dans un lieu où elle ne bougea pas pendant plusieurs siècles: la cathédrale de Bayeux. Dans un lieu avec peu de lumière et où la tapisserie était exposée seulement 7 jours par an, les conditions de conservation étaient idéales. Antoine Verney, le directeur des musées de Bayeux ainsi que les restauratrices de la tapisserie soulèvent des problématiques pratiques. En effet le déplacement de la tapisserie comporte des risques quasi certains de détériorations. Une tapisserie d’une telle envergure ne peut être déplacée facilement et chaque manipulation entraîne de la perte de matière. « Le moindre pli fait partir de petites fibres » et bien sur enrouler l’œuvre est une très mauvaise idée. Béatrice Girault, restauratrice de la tapisserie, ajoute également que l’idée de remplacer les anciennes restaurations par de nouvelles touche à l’histoire de l’objet. Une idée qu’on peut rapporter au monde de l’art en général: les restaurations font partie de la vie de l’œuvre.

 

Le prêt étant conditionné à des conditions de précaution très précises durant le transport, l’avenir nous dira si cette opération peut réellement se réaliser.

Dans des dimensions plus modestes vous pouvez retrouver nos tapisseries sur le site de la boutique.

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