C’est en Juillet 2019 que la commode Louis XV estampillée BVRB: Bernard II Van Riesen Burgh a rejoint sa demeure initiale : Versailles.
Cette exceptionnelle commode réalisée en laque noire du Japon a récemment été acquise par le musée de Versailles pour la somme de 4 millions d’euros. Ces fonds ont notamment pu être réunis grâce au legs d’une résidente monégasque désirant voir le patrimoine et le mobilier français disséminé dans le monde être ramené en France.
La pièce fut livrée en 1745 par le Maître ébéniste pour la Dauphine Marie-Thérèse Raphaëlle d’Espagne, épouse du fils de Louis XV le dauphin. Bernard II Van Riesen Burgh dit BVRB est un des plus célèbres ébénistes du XVIIIe siècle. Il travailla essentiellement pour une très riche clientèle, y compris la famille royale. Ses productions sont toutes luxueuses et d’esprit Rocaille. Très doué dans l’application de placages de marqueterie, il réalise également des meubles en laque comme le veut la mode du milieu du siècle des Lumières. C’est notamment le cas de cette commode à deux tiroirs sans traverse ornée de bronzes à motifs floraux avec un grand cartouche central.
Un parcours étonnant
Le Maître n’aurait sûrement pas pu deviner la vie tumultueuse de sa réalisation. Après la mort de la Dauphine, la commode eut comme propriétaire la nouvelle épouse du fils de Louis XV, Marie-Josèphe de Saxe.
Avec les affres de la Révolution, la commode disparut pendant pratiquement deux siècles avant de réapparaitre en 1973 dans une maison de ventes. Elle est alors vendue pour 1 million de francs et un marchand américain en fait l’acquisition.
Retrouvée de nouveau aux enchères en 1998, un expert repère au dos le numéro 1343, écrit à l’encre et qui n’est d’autre que le numéro d’inventaire du Garde-Meuble de la Couronne. Mais devant l’importance des fonds à investir, Versailles renonce et c’est un collectionneur américain qui en profite. C’est ce dernier qui vient de vendre cette commode au château de Versailles, pour le plus grand bonheur des amoureux du patrimoine et de l’histoire française.
Crédit photo : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP.