Léonard Boudin, ébéniste et homme d’affaires

Léonard Boudin, ébéniste et homme d’affaires

Léonard Boudin est à la fois un ébéniste de talents et un tenace homme d’affaire du XVIIIe siècle.

Né en 1735, Leonard Boudin présente un profil atypique. Il se distingue de ses contemporains de nombreuses manières.  En effet ce dernier est issu d’une famille très modeste, on sait  qu’il est illettré à ses débuts. Il commence très modestement au Faubourg Saint Antoine et travaille pour Pierre Migeon dans la production de mobilier marqueté de fleurs ou de tables laquées.

Un marchand redoutable

Il ouvre par la suite son propre atelier quand il passe Maître en 1761. Il

Secrétaire attribué à Léonard Boudin
Secrétaire attribué à Léonard Boudin

continue à travailler pour Migeon et d’autres ébénistes. Cherchant à réaliser de meilleurs bénéfices, il ouvre sa boutique en 1772. C’est alors l’inverse qui se passe et devant l’augmentation des commandes il fait appel à des noms prestigieux comme Topino ou Denizot. Sa particularité est que par la suite il fait de plus en plus appel à ses confrères pour réaliser de belles pièces soignées de grande qualité sur lesquelles il appose son estampille en qualité de marchand mercier. On trouve donc désormais des meubles d’une part à double estampille, celle de Boudin étant bien souvent celle du marchand et non du créateur. Mais on remarque également des meubles avec la seule estampille de Boudin qui ne sont pas de la main de Léonard mis bien fabriqués par ses confrères.

Véritable homme d’affaires, il tient un magasin où il vend également bronzes et porcelaines. On le décrit comme « âpre au gain, discutant férocement ».

Des caractéristiques reconnaissables

Les pièces de style Louis XVI ne sont manifestement pas de la main du Maître, mais il existe tout de même des traits reconnaissables concernant ses œuvres. La manière Boudin se caractérise par des boucles situées aux 4 angles des panneaux ou bien au sommet des pieds. Egalement de grandes rosaces où on peut observer des effets de frisages singuliers en arc de cercle. La présence de ces motifs sur les façades de secrétaires est typique de Léonard Boudin. Il a également une attirance pour les marqueteries à cubes sans fond.

Son estampille est présente sur des commodes à deux tiroirs, secrétaires Louis XV ou Louis XVI, bonheurs-du-jour, bureaux plats, commode Transition à ressaut… Citons également des meubles portant son estampille composés de marqueteries florales ou de laque de Chine. Bien que tous ces meubles ne sont pas ses créations, son estampille est une preuve de grande qualité.

 

Côtes et résultats:

Ces chiffres dépendent de nombreux facteurs: date de la vente, unicité de l’œuvre, dimensions, restaurations, état global, critères d’attribution… Il faut donc considérer ces résultats comme un simple indicateur.

– 1990: Rouillac: Secrétaire Louis XV estampillé Boudin: 33 500 €

– 1989: Rouillac: Bureau plat Louis  XV estampillé Boudin: 35 000 €

– 2014: Commode à portes en laque de chine estampillée: estimation 80 000 € – 120 000 €

– 2009: Leclere: petit bureau de dame marqueté estampillé : estimation 7000 € – 8000 €

 

Bibliographie:

Nous vous invitions à vous procurer ces ouvrages de référence pour plus d’informations et d’illustrations.

Pierre Kjellberg: Le mobilier français du XVIIIe siècle

Les ébénistes du XVIIIe siècle français, Collection Grands Artisans d’Autrefois / Connaissance des arts

 

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