Dans les antiquités, la laque est apparue en Europe depuis la fin du XVIIe siècle. Mais c’est surtout au XVIIIe siècle qu’on voit apparaître du mobilier laqué en France.
La laque nait au Japon et en Chine 3000 ans avant notre ère. Son utilisation à cette époque est celle de protection ou de colle. Il s’agit en réalité d’une résine qui est prélevée sur certains arbres grâce à des entailles sur le tronc. En mélangeant des pigments à la laque on obtient des couleurs différentes à appliquer, les plus courantes étant le noir ou le rouge, mais aussi le bleu et le blanc.
Des propriétés intéressantes
L’avantage de la laque est qu’elle adhère à de nombreux supports dont le bois et le métal. Elle permet aussi d’imperméabiliser. La spécificité de cette matière est qu’elle est appliquée par couche et ce de nombreuses fois. Après chaque application de laque, il faut attendre plusieurs jours que la couche sèche avant d’en appliquer une suivante. Certains objets chinois étaient constitués de pas moins de 18 couches au total. Il existe des laques sculptées nécessitant de nombreuses couches mais aussi de laques décorées grâce à des incrémentations de pigments notamment d’or.
Gagnant dans le temps des lettres de noblesse, elle apparaît en Europe au XVIIe siècle avec le vernis Dagly. Il s’agit de vernisseurs qui mettront fin au monopole d’importation de laques asiatiques des hollandais. Par la suite les frères Martin inventeront leur propre vernis éponyme en 1730 grâce au copal, une résine que l’on trouve en Afrique et en Inde. Ainsi naissait le fameux Vernis Martin. C’est alors qu’on voit apparaître des cartels en Vernis Martin rouge ou vert. La laque ou le vernis sont utilisées par de grands Maîtres ébénistes sur commodes, bureaux et encoignures. Ces matières sont souvent décorées ou associées. Il s’agit alors de mobilier haut de gamme très prisé, qui garde toujours une côte élevée de nos jours grâce à ses propriétés décoratives originales.