Suite à l’étude de l’iconographie d’Amphitrite, nous aborderons aujourd’hui l’intérieur du cabinet et son théâtre.
Intérieur du cabinet et vantaux aux Nymphes
L’intérieur du cabinet est composé d’une série de douze tiroirs dont certains en simulent deux petits. Ils sont encadrés de moulures ondées et ornés de motifs floraux et naturels comme les côtés du cabinet. Le répertoire ornemental se situe pleinement dans les usages français de la première moitié du XVIIe siècle avec des motifs sculptés floraux proches de l’art du sculpteur Jacques Sarrazin comme le précise Valérie Carpentier, conservateur du patrimoine au château de Fontainebleau. Cette gravure particulièrement mise à l’honneur met l’accent sur le naturel et les fleurs, ce qui correspond à un intérêt grandissant pour celles-ci au XVIIe siècle avec de nouvelles variétés exotiques importées et acclimatées à la France. L’intérieur des deux vantaux est lui sculpté de paysages bucoliques aux ruines.
Au centre, les petits vantaux présentent trois colonnes cannelées à chapiteau ionique à volutes. Les deux figures féminines au centre d’une structure architecturale sont deux Nymphes. Ces divinités grecques évoquant la nature sont calquées sur le modèle des sculptures de Jean Goujon de la Fontaine des Innocents à Paris datant du milieu du XVIe siècle. Cet architecte et sculpteur au service d’Henri II a représenté ses Nymphes de la même manière, au centre de colonnes grecques cannelées.
Un théâtre haut en couleurs
Nous découvrons maintenant le théâtre qui nous frappe par la vivacité de ses tons, de sa marqueterie et de ses couleurs et son effet réussi de perspective.
Le plancher à marqueterie de cubes sans fond dits « d’Oeben » est face à une marqueterie figurant une rose des vents au plafond.
Les cinq miroirs composant l’intérieur permettent d’admirer sous tous leurs aspects les quatre peintures sur bois ainsi que le petit plafond en perspective de formes géométriques et roses des vents du fond du théâtre. Le tout est réhaussé de bois doré sous la forme de colonnes torsadées à chapiteau corinthien mais également de deux putti ailés. Chacun de ces chérubins découvre un tiroir secret.
En hauteur, la balustrade en bois doré est réalisée en trompe l’œil et cache quatre petits tiroirs. Dissimulés derrière les deux panneaux peints coulissants, huit tiroirs d’une qualité d’ébénisterie frôlant l’orfèvrerie sont cachés du visiteur dans la pure tradition des cabinets de curiosité.
La face intérieure des deux petites portes est ornée d’une alternance de marqueterie claire et foncée ainsi que d’une belle incrustation d’ivoire. Cette matière est gravée de nombreux motifs naturels sur les colonnes formant un ensemble architectural avec en son centre un paysage et au sommet un visage de faune.
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