Jean-Baptiste Colbert, principal ministre de Louis XIV est en partie à l’origine d’une partie de notre patrimoine mobilier français. Il crée et développe en effet de nombreuses manufactures dont les Gobelins.
Dans un contexte d’après Fronde et face aux caisses vides de l’État (les revenus futurs étaient consommés une voire deux années à l’avance), Colbert met en place un vaste projet économique et politique avec l’aval du Roi. Le ministre ne considère pas la prospérité économique comme une fin en soi mais un moyen au service de la grandeur de l’État : acquisitions de territoires mais aussi faste du Royaume. « Grandeur et magnificence ! » écrira-t-il.
Pour cela le contrôleur général des finances se servi de plusieurs leviers eux-mêmes empruntés à des puissances étrangères comme l’Angleterre par exemple. L’avantage de Colbert est son extrême rigueur pour appliquer ces principes qui sont composés d’une meilleure collecte fiscale mais aussi du mercantilisme et de la création de manufactures.
Une industrialisation portée sur le luxe
Globalement, ce colbertisme repose sur la conquête de nouvelles colonies, la création de compagnies commerciales, de manufactures royales mais aussi la production en France de produits de luxes calqués sur l’étranger et un certain protectionnisme afin d’éviter les importations venant de pays concurrents. Des subventions sont versées aux manufactures existantes. L’exemple et modèle est la manufacture des Gobelins à l’origine créant des tapisseries qui en 1667 deviendra la manufacture royale des meubles de la Couronne. Son objectif est de créer des tapisseries mais aussi du mobilier : des cabinets, des serrures… pour participer à la grandeur du Royaume. On peut aussi citer la fameuse manufacture des tapisseries de Flandre à Beauvais. Il y a également la fabrique de glaces de Saint-Gobain. Mais ce ne furent pas les seules et de nombreuses manufactures sont alors inaugurées afin de produire fer-blanc, draps, ancres…
On cherche à percer les secrets de production des pays étrangers. Colbert fait venir de souffleurs de Murano, des tisserands néerlandais, des orfèvres germaniques… Un autre point important est également le souci que l’on donnait à la qualité de la production. De nombreux règlements sont mis en places et les œuvres bâclées sont souvent confisquées et détruites, un corps d’inspecteurs des manufactures se chargeant des sanctions. En bref on ne retient que le très beau et bien fait.