Jean-Henri Riesener est l’ébéniste de la Couronne. Parmi ses exceptionnelles créations figure notamment le bureau à cylindre du Roi Louis XV.
D’origine allemande comme nombre de ses confrères ébénistes du XVIIIe siècle, Riesener travailla dans l’atelier d’Oeben. A la mort de ce dernier, il reprendra son atelier au détriment de Leleu qui lui aussi désirait prendre cette place.
C’est en 1768 qu’il obtint sa maîtrise et qu’il commença à utiliser sa propre estampille. En tant qu’ébéniste ordinaire du Mobilier de la Couronne, il reçoit de nombreuses commandes royales pour un montant total de 938 000 livres. Ses autres clients sont également prestigieux et ses meubles sont présents au Trianon, Versailles ou Fontainebleau.
Ses créations sont diverses et de qualité exceptionnelle. Ses meubles à
prédominance néoclassique sont organisés avec rigueurs en panneaux. Les décors sont très riches, les marqueteries tiennent du génie tant elles sont diverses, aux tons contrastés et en même temps très précises et admirablement dessinées. Comme on a l’habitude de le rencontrer dans le style Transition, les thèmes sont les attributs, les bouquets de fleurs, les feuillages. Ses commodes sont souvent composées d’un panneau central aux attributs et parfois à ressaut. Ce dernier est encadré de bronzes. Les pieds sont légèrement galbés vers l’extérieur. Les bronzes tiennent aussi la part belle et Riesener fait appel à de grands noms du métier dont même peut-être Thomire.
Le bureau du Roi
Bien qu’il créa de nombreuses œuvres réellement exceptionnelles, la plus connue est celle du Bureau du Roi Louis XV. Il continua la réalisation de ce dernier après la mort d’Oeben. On lui doit sans doute la superbe marqueterie du bureau mais aussi les opulents bronzes. Il aura fallu 6 années à Riesener pour terminer ce meuble unique d’une marqueterie diverse aux nombreux bronzes et doté d’un mécanisme d’ouverture par simple pression d’un bouton. C’est aussi sans doute grâce à ce bureau que sa Renommée fut faite. Son style fut également influencé par cette œuvre datant de 1769.
Par la suite, ses ouvrages sont considérés comme extrêmement couteux par le Garde-meuble, il connaît donc quelques difficultés financières malgré le soutien de Marie-Antoinette. La révolution sera sans doute le point final de sa carrière car il ferme son atelier quelques années plus tard.
Côtes et résultats:
Ces chiffres dépendent de nombreux facteurs: date de la vente, unicité de l’œuvre, dimensions, restaurations, état global, critères d’attribution… Il faut donc considérer ces résultats comme un simple indicateur.
– 2008: Sotheby’s: Commode Louis XVI attribuée à Riesener: 506 000 $
– 2011: Aguttes: petit guéridon en acajou Louis XVI estampillé Riesener:
57 541 €
– 2010 : Kohn: Commode Louis XVI estampillée Riesener: 180 000 €
– 2015 : Rouillac: commode Louis XVI estampillée Riesener: 125 000 €
Bibliographie:
Nous vous invitions à vous procurer ces ouvrages de référence pour plus d’informations et d’illustrations.
Pierre Kjellberg: Le mobilier français du XVIIIe siècle
Les ébénistes du XVIIIe siècle français, Collection Grands Artisans d’Autrefois / Connaissance des arts
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