David Roentgen est né en 1743. Après avoir voyagé dans plusieurs pays d’Europe, il commence rapidement à vendre ses créations à une riche clientèle particulière mais également au Roi de France lui-même. Devant tant de succès, la corporation des maîtres ébénistes gronde et Roentgen se rapproche d’eux afin d’obtenir sa maîtrise en 1780. C’est ainsi qu’il ouvre son magasin dans le quartier Saint-honoré à Paris. Ses ateliers sont eux installés en Allemagne et ne comptent pas moins de cent ouvriers spécialisés dans divers domaines: ce sont des bronziers, des marqueteurs mais aussi des horlogers et mécaniciens. David Roentgen acquiert en effet sa popularité en partie grâce aux mécanismes présents dans ses productions.
Marqueteries et meubles à surprises
La marqueterie est l’aspect le plus marquant de l’art de Roentgen. En alliant bois naturels et teintés, le Maître en arrive à faire croire à une peinture tant la technique est maîtrisée. On retrouve ces guirlandes et bouquets mais aussi personnages et oiseaux sur cabinets, commodes, encoignures, petites tables… Mais Roentgen produit également des meubles aux formes imposantes en acajou. On peut notamment citer parmi ces derniers un modèle unique de bureau à cylindre présent au Paul-Getty Museum. Celui-ci repose sur 12 colonnes elles-mêmes posées sur un socle. Cet impressionnant bureau visible sur la photo de haut de page est orné de bronzes de grande qualité dont un remarquable bas relief à l’antique.
Finalement, les meubles à mécanisme sont caractéristiques de l’art de l’ébéniste allemand. Il a en effet beaucoup collaboré avec un horloger du nom de Kinzing pour produire son mobilier. Ainsi, une simple pression sur un bouton permet par exemple de libérer des tiroirs. Des plateaux coulissant découvrent des glaces, une aiguille permet d’ouvrir un mécanisme d’horlogerie…
Une production d’exception
Son œuvre est marquée par des influences diverses résultantes de ses voyages: le mobilier anglais, hollandais et bien sûr français. Ses meubles appartiennent tous au néo-classicisme et dégage une puissance particulière permettant de reconnaître sa production. En effet Roentgen n’apposa que très rarement son estampille. Son succès est tel qu’il vend aux souverains d’Europe comme le roi de Prusse ou l’empereur d’Autriche. Malheureusement la révolution va mettre fin à ses activités.
On retrouve aujourd’hui son mobilier dans de nombreux musées à Paris mais aussi à Londres, en Russie, à Amsterdam…Très appréciées et peu courantes, les productions de l’ébéniste sont prisées sur le marché. Pas plus tard qu’hier le 18/02/2018 un petit coffret peint produit par Roentgen a été adjugé 129 320 €.
Bibliographie:
Nous vous invitions à vous procurer ces ouvrages de référence pour plus d’informations et d’illustrations.
Pierre Kjellberg – Le mobilier français du XVIIIe siècle
Comte François de Salverte – Les ébénistes du XVIIIe siècle, leurs œuvres et leurs marques