La console en bois doré prend son origine au XVIIIe avec l’apogée de la boiserie. Cette dernière assure le confort intérieur en prenant le rôle de la tapisserie et décore les appartements.
Les artisans et ornemanistes vont alors progressivement inventer des formes et des motifs à appliquer sur les boiseries. Le mur s’orne alors de volutes, guirlandes, trophées… Et les meubles en bois sculpté et doré suivent cette évolution. Notons que le bois sculpté et doré ne compromet pas l’utilisation et l’appréciation de la marqueterie. Au contraire: les intérieurs mélangent bois sculptés et dorés aux bois marquetés pour atteindre une harmonie sans doute recherchée par les ensembliers de l’époque.
De la table-console à la table à gibier
Pour revenir à notre console, celle-ci va se détacher progressivement du mur: il s’agit alors de la table-console. Cette dernière est appuyée au mur sans y être fixée. Elle deviendra ensuite une table à gibier n’étant plus appuyée au mur mais bien au centre de la pièce et donc travaillée sur les quatre côtés. L’entrecroisement va disparaître au fur et à mesure et le tablier de la table à gibier sera renforcé pour une plus grande stabilité.
La dorure est primordiale pour le mobilier de bois sculpté et particulièrement pour la console. Véritable symbole de faste du XVIIIe siècle, le bois doré permet d’harmoniser un intérieur composé de mobilier ancien et moderne. Une certaine allure est alors donnée aux ornements de la console, souvent nombreux, qu’il s’agisse de rinceaux, de guirlandes ou de mascarons.
On trouve ordinairement la console en bois doré entre deux fenêtres. Un trumeau est souvent placé au dessus. Les premières consoles classiques reposent sur deux pieds, elles sont plus mouvementées que leurs parentes du style Louis XIV. Les consoles les plus importantes présentent elles quatre pieds reliés par une entretoise. Nous pouvons voir sur la photo une console de style Régence et d’époque XIXe siècle présentant ces quatre pieds. Le tablier ainsi que le piétement et l’entretoise sont richement décorés de mascarons, guirlandes, fleurs… Notons également la colombe et le serpent se faisant face dans un registre biblique. Elle est coiffée d’un marbre rouge royal.