Quel est le point commun entre Versailles, le Louvre, l’Arc de Triomphe et les commodes de la boutique Méounes Antiquités ? Les marbres utilisés viennent des mêmes carrières.
Des Pyrénées à la Demeure des Rois
C’est en effet le résultat de recherches contemporaines : les carrières du Sud de la France et plus spécifiquement d’Occitanie ont fourni des monuments historiques prestigieux. D’après les recherches de Suzanne Raynaud, spécialiste en géologie et René Fabre, passionné de marbres, les 352 cheminées de la demeure des rois (Versailles) sont « toutes en marbre venant du Sud de la France ». C’est aussi le cas du mobilier présent au château et notamment des marbres ornant les commodes. En effet, pour satisfaire Louis XIV cherchant les plus beaux marbres pour Versailles, son ministre Colbert a parcouru les provinces françaises et a choisi les carrières du Sud et des Pyrénées. Ces marbres présentent en effet des couleurs, un veinage et une qualité d’exception et les carrières étaient en mesure d’en fournir suffisamment.
Il est donc naturel que les ébénistes notamment parisiens aient par la suite utilisé ces mêmes marbres pour réaliser leurs pièces de prestige. Bien que le coût d’achat et de transport soit élevé, les meubles et notamment les commodes les plus prestigieuses se voyaient alors surmontées d’un marbre du Sud de la France.
Une carrière prestigieuse
Nous nous attarderons sur la carrière de Caunes-Minervois dans l’Aude. Celle-
ci fournit un marbre rouge vif à tâches blanches mais également un marbre aux tons roses avec des motifs blancs et gris. Ce marbre orne plusieurs commodes présentées dans la boutique de Méounes Antiquités. C’est notamment le cas de plusieurs commodes en tombeau ou sauteuses d’époque Louis XV. L’utilisation d’un tel marbre était signe d’une grande attention portée à la pièce de mobilier. En effet les colonnes du Trianon à Versailles sont réalisés en marbre de Caunes. C’est également le cas de l’Arc de Triomphe, des colonnes du Capitole, du Grand Trianon ou des colonnes de la Cathédrale Notre-Dame pour n’en citer que quelques uns. Ajoutons qu’il s’agit d’un des seuls marbres français exporté en Italie au XVIIe siècle et que les piliers de la nef de basilique Saint-Pierre de Rome en sont composés.
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